Article paru dans Sud Ouest

© SudOuest - 26 novembre 2010 | Par Patrick Izaute - Langon

Un magnifique millésime



Les vendanges ont bénéficié d'une météo parfaite.

Dès les premiers coups de ciseaux, la récolte s'annonçait belle. Quelques semaines plus tard, la qualité de ce millésime se confirme, même s'il faudra attendre le printemps pour en être véritablement sûr. En Côtes-de-Bordeaux Saint-Macaire, où l'on produit des vins blancs secs, moelleux, liquoreux et des rouges, le sourire est de mise car tout est excellent.

Les récoltés le plus tôt sont qualifiés « d'excellents » par Jacques-Charles de Musset, du château Fayard. « Des vins très aromatiques, très floraux » pour Didier Cousiney, de Pontet Bel-air, un autre spécialiste de cette gamme de produits.

Concernant les moelleux et les liquoreux produits dans les coteaux, la qualité est au rendez-vous. Il faut reconnaître que les conditions atmosphériques ont été particulièrement bénéfiques pendant la durée de la récolte. Des nuits froides, des journées ensoleillées et très peu de précipitations. Juste ce qu'il fallait pour redonner un peu de volume à des baies qui avaient souffert du stress hydrique. Excellent, le millésime 2010 sera un peu inférieur à 2009, qui demeure tout de même la référence en matière de haut de gamme. « Je voudrais

faire des années comme celle-là tout le temps. Car en plus de la qualité, il y avait la quantité. Nous avons récolté 27 hectos à l'hectare », explique Sylvie Thomasson, du château Moulin de la Tour du Bric.

Du baume au cœur

Et pour terminer, les bordeaux rouges. Ils sont aussi très prometteurs. « Pas de grosses chaleurs. Un temps qui correspond à notre climat. Ce qui prouve que l'on ne peut pas gérer la façon de réagir de la plante par rapport au climat. Je dois avouer que l'on n'était pas préparé à cette qualité. Le déficit en eau a eu un impact sur les rendements de certaines parcelles », résume Philippe Faure.

Et sa fille Sylvie de renchérir : « Cette qualité nous remonte à tous le moral dans cette morosité ambiante. » Et son père d'ajouter : « La nature a dit "je suis là je vais vous aider". Et c'est important car beaucoup n'y croient plus. Ça apporte vraiment du baume au cœur, car ces prix à la baisse nous touchent moralement. »